
Commerce alimentaire : l'histoire des frères Julhès
Le goût de l'audace et de la gastronomie !
Âgés respectivement de 42 et 44 ans, les frères Julhès ont réussi à se faire un nom dans la capitale. Loin de tout business plan, ils se sont lancés dans l'aventure du commerce alimentaire et possèdent aujourd'hui 8 épiceries fines. Portrait d’un tandem passionné.
Nicolas Julhès préfère prévenir : le storytelling, très peu pour son frère et lui ! Ce n’est donc pas demain que les deux frangins vont bâtir de toute pièce une success story à la française pour faire rêver leur clientèle. Pas plus qu’ils ne comptent fabriquer une marque proposant de la vaisselle, des sacs ou des coloriages à la gloire de leur patronyme. « Nous, honnêtement, nous ne sommes pas super bons de ce côté-là. En revanche, nous avons la capacité de suivre nos envies », résume modestement le frère cadet de Sébastien.

Epicerie, pâtisserie, fournil à pain, chocolat, fromage, charcuterie, sandwicherie, vente de vins, champagnes et spiritueux... Rien ne les arrête quand ils ont une idée en tête en matière de gastronomie ! Dernière petite folie : l’ouverture prochaine d’un nouveau commerce dédié aux parfums et aux spiritueux dans la rue historique du faubourg Saint-Denis, entièrement designée par un artiste japonais. Cet établissement proposera, comme on peut s’y attendre, des breuvages directement sortis de l’alambic des deux frères.
« Aujourd’hui, Julhès Paris pourrait être dix fois plus grande. On nous a fait des propositions de rachat, surtout depuis que nous avons monté la seule distillerie de la capitale. Si nous cédions aux sirènes de l’argent, nous ne serions certes plus actionnaires principaux mais nous serions riches ! » commente Nicolas. « Sauf que ce n’est pas ce que je veux. Je n’ai pas envie de travailler pour des gens qui veulent que je suive leurs règles, aussi louables soient-elles. Je veux suivre celles que je me fixe. Et surtout, je veux faire ce qui me passionne. Je ne suis pas un bon entrepreneur au sens où on l’enseigne aujourd’hui dans les écoles de commerce car je ne cherche pas à faire de l’argent, mais je suis super heureux ! Et ça, ça n’a pas de prix ! »
A l’entendre, au diable justement les grandes écoles qui formatent les cerveaux pour fabriquer une main-d’œuvre docile. Rien ne vaut l’expérience terrain et l’apprentissage sur le tas. Une fois les compétences solidement acquises, ne reste plus qu’à avoir une vision, croire suffisamment en elle et être patient. « La distillerie était un pari fou », reconnaît-il. « La réglementation n’était clairement pas de notre côté ; pourtant nous avons fini par y arriver. »
Les frères Julhès démontrent ainsi qu’il est possible de se réaliser et de réussir loin des schémas établis.