
Testé jusqu'à l'extrême : à bord du voilier de Yoann Richomme
Vainqueur de la Route du Rhum 2018 en catégorie Class40, Yoann Richomme nous explique le degré de préparation et d’organisation de la vie à bord de son voilier, le Lift 40, également connu sous le nom de Black mamba.
Après avoir remporté la Route du Rhum 2018 le 20 novembre 2018 et tenu tête à une tempête mémorable en début de course, le skipper Yoann Richomme nous explique les tenants de la vie à bord du voilier. En effet, pour optimiser ses performances, le navigateur doit pouvoir s’appuyer sur une organisation millimétrée, à bord mais aussi en amont d’une course comme la Route du Rhum.
Des compétences mises à rude épreuve
« Etre skipper nécessite des qualités sportives » explique-t-il. « Mais il faut aussi être un véritable technicien. La navigation, c’est 80 % de cerveau et 20 % de muscle. Cet équilibre est indispensable. Sur la catégorie des Class40, nous sommes en totale autonomie, avec un accès à internet qui nous permet de récupérer les fichiers météo, toutes les 6 h environ. A bord, un logiciel nous assiste pour la navigation : en intégrant ces données, ainsi que la vitesse du bateau et les conditions météorologiques, il nous propose une route. Cet appui logistique, croisé à l’expérience du skipper, permet de décider du cap. Cela me prend environ 45 min. Il y a un gros travail permanent d’analyse de performance de notre bateau mais aussi des concurrents. Les classements tombent toutes les 4h. On connait ainsi la position de chacun et cela fait partie de la stratégie à adopter. Faire avancer le bateau, gérer le temps de sommeil, la météo et l’envoi de vidéos… La vie à bord est assez rythmée ».

Certains moments viennent briser la solitude
« On vit des moments de nature très beaux. Ça parait incroyable mais les Açores se situent à mi-distance entre les Etats-Unis et la France. Et lorsque surgissent ces grandes îles, on est émerveillé comme un gamin. En mer on peut entendre par exemple les sons émis par les dauphins, des cachalots. Ces moments rares, on en vit un ou deux par traversée. La nuit dernière, j’ai reçu la visite d’un poisson volant, qui a atterri directement à l’intérieur du bateau. Seul en mer, on prend la pleine mesure de la taille de l’océan atlantique et de la planète. Sans oublier les couchers de soleil. Cela peut faire un peu cliché, mais ils sont fantastiques. Ces moments forts font de nous des privilégiés ». Capables de résister aux conditions maritimes les plus extrêmes, les étiqueteuses Brother équipent le voilier de Yoann Richomme.