Le Big Data permet aux établissements de santé de mieux exploiter les données de leurs patients

La révolution du Big Data au service des établissements de santé

Quand le Big Data prend soin des données du patient

Grâce aux nouvelles solutions Cloud(1) et data mining(2), l’analyse du Big Data(3) est plus abordable et utile que jamais. Cela n’a pas échappé aux établissements de santé de toutes tailles, qui peuvent aujourd’hui en tirer parti.

Le « Big Data » au service des petits établissements de santé

Le « Big Data » existe depuis des années, mais son utilisation était jusqu’à présent réservée aux grandes entreprises. Depuis peu, les petites entreprises peuvent elles aussi l’exploiter pour résoudre de nombreux problèmes, à l’instar des PME du secteur de la santé.

Thriva est une PME britannique dédiée aux soins préventifs, proposant des analyses de sang prélevés sur le doigt, des diagnostics de généralistes et des tableaux de monitoring afin d’améliorer la qualité des soins. Les utilisateurs de Thriva peuvent par exemple surveiller de manière proactive leur taux de cholestérol, le fonctionnement de leur foie ou le risque de diabète.

La réussite de cette entreprise repose principalement sur l’exploitation du Big Data : Thriva a en effet traité plus de 100 000 résultats à ce jour. L’un des premiers techniciens embauchés par la société était un jeune diplômé en sciences informatiques et en intelligence artificielle. Il est aujourd’hui responsable de l’exploitation des données.

Le « Big Data » au service de la productivité des SME

Les SME peuvent également s’appuyer sur le Big Data pour résoudre leurs problèmes de productivité.

La clinique digitale MedicSpot utilise par exemple le Big Data pour soutenir sa stratégie de croissance, identifiant de nouvelles régions dans lesquelles elle pourrait étendre sa présence grâce à l’analyse de milliers de données.

« L’analyse du Big Data est de plus en plus abordable », explique le D. Zubair Ahmed, fondateur de MedicSpot. « Les petites entreprises peuvent maintenant tirer parti du Big Data, en l’associant à leur savoir-faire, afin de rivaliser avec les acteurs bien établis dans le secteur. Toutes les PME n’ont pas besoin d’utiliser le Big Data, mais la collecte et l’analyse des données peuvent s’avérer très efficaces pour se différencier de la concurrence. »

Cependant, le traitement des données s’accompagne également de contraintes : « La collecte et l’analyse des données personnelles sont soumises à des lois très strictes, en particulier depuis l’entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données (RGPD) », explique M. Ahmed. « En cas de non-conformité, les entreprises peuvent s’exposer à des pénalités de plusieurs millions d’euros. Il faut également analyser et utiliser les données de manière adéquate. En cas d’erreur, cela peut avoir un impact conséquent sur le développement commercial de la société. »

La collecte des mégadonnées au service des dossiers médicaux des patients

Jake Freivald est le vice-président de la division marketing produit chez Information Builders, une société américaine spécialiste de l’analyse des données à l’international. Associée à un réseau d’établissements de santé américain, elle a contribué à la mise en place d’un fichier de référence, collectant les données administratives et cliniques des patients.

« Afin d’exploiter pleinement ces données, le développement et l’utilisation d’outils de visualisation et de tableaux de bord est recommandé. Cela permet aux collaborateurs issus de différents services d’identifier, à partir d’une combinaison identique, des indices clés et d’en tirer les conclusions et décisions nécessaires » explique M. Freivald.

Il ajoute que le plus important, pour un directeur de clinique, un responsable qualité ou un directeur des opérations est de pouvoir « consulter les mêmes données que ses collaborateurs. Cette vue unifiée des mêmes sources de données permet à tous les acteurs du système de santé de travailler ensemble. »

Ainsi la société de prévention du diabète, « diabetes.co.uk », s’appuie sur le Big Data au quotidien. L’entreprise, dont l’effectif est constitué d’une petite équipe de spécialistes de la Data, propose des « thérapies digitales » basées sur les informations générées.

Le « Big Data », un new deal en matière de santé ?

« Le Big Data a changé la donne. Nous l’utilisons pour permettre à nos utilisateurs de vivre plus longtemps, plus heureux et de manière plus saine », explique Arjun Panesar, fondateur et PDG de la société. L’entreprise utilise également le Big Data pour rationaliser son fonctionnement, comme l’explique M. Panesar : « Pour pouvoir analyser des volumes considérables de données en continu, nous avons dû optimiser nos services d’impression. Nous avons commencé à exploiter nos données internes pour identifier les pics d’impression, ce qui nous a permis de déterminer l’impact des volumes de documents imprimés sur nos propres campagnes, d’identifier les appareils qui pourraient fonctionner à pleine capacité et de voir quels processus internes pourraient être digitalisés. »

M. Panesar ajoute que les PME du secteur de la santé ont pris du retard sur le Big Data : « Les secteurs de la finance, de l’énergie et du transport ont rapidement su tirer profit du Big Data. Mais dans le domaine de la santé, l’intronisation du Big Data a commencé à prendre de l’ampleur au cours des cinq dernières années. C’est compréhensible, car dans notre secteur, la vie des patients est en jeu. Il est donc normal que l’innovation arrive plus lentement. »

Il explique également que la validité et la cohérence des données sont absolument primordiales dans le cadre de la santé, mais que les efforts engagés peuvent générer des résultats impressionnants. « Pour faire simple, le Big Data est synonyme d’intelligence. Dans notre cas, cela se traduit par un gain en terme d’efficacité. Nous pouvons désormais savoir comment redistribuer nos ressources afin d’aider au mieux les patients qui nécessitent davantage de soins. »

« Les données sont un moyen et non une fin »

Hamish Grierson, PDG de Thriva, se montre néanmoins plus prudent : « Les données sont utiles, mais il ne faut pas non plus en abuser. Nous utilisons les données fournies par notre directeur médical de manière rigoureuse pour se poser les bonnes questions dès le départ. Les données doivent rester un moyen, et non pas une fin. Avant de les utiliser, vous devez définir clairement les objectifs que vous souhaitez atteindre en les exploitant, explique-t-il.

Il faut toujours conserver une dimension humaine. Les données doivent être interprétées. Echanger régulièrement avec nos clients permet de les rendre plus intelligibles. Seules, les données se révèlent insuffisantes. »

M. Freivald ajoute que dans le domaine du Big Data, le premier écueil serait une présentation des données brutes, sans aucun contexte ou analyse.

Avec une telle approche, les différents acteurs du système de santé peuvent voir différentes versions d’une même vérité : « Avec des données isolées des autres sources, un PDG pourrait penser qu’il suffirait de licencier quelques salariés pour réduire le budget de rémunération, tandis qu’un responsable qualité se basant sur un autre ensemble de données pourrait s’assurer de l’efficacité du service, mais suggérer à la direction d’embaucher davantage de personnel interne pour éviter à la fondation d’avoir à s’appuyer sur des prestataires externes. »

Sources
(1) « Cloud Computing » : Solutions de stockage, ou de traitement logiciel des données à distance.  
(2) « Data mining » : Exploration de données.
(3) « Big Data » : Le Big data désigne le volume important de données numériques produit chaque jour en ligne : e-mails, comptes personnels et professionnels, vidéos…

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