La télémédecine se développe

Santé connectée : la télémédecine se développe

La législation favorise la consultation à distance

Expérimentée depuis plus de dix ans en France, la télémédecine commence tout juste à prendre ses marques sur le territoire. Pour les pouvoirs publics, c’est une priorité, avec un plan d’investissement sur 2018 - 2022 comprenant un volet dédié au développement de la télémédecine, avec une enveloppe de 50 millions d’euros(1). Alors qu’un ensemble de pratiques liées aux nouvelles technologies s’ouvre aux Français, des interrogations persistent sur la transformation du rapport aux soins des patients. Le point sur la situation.

Définie comme « une forme de pratique médicale à distance utilisant les technologies de l’information et de la communication(2) », la télémédecine joue le rôle d’interface entre un professionnel médical et un patient ou un professionnel de santé. À ce jour, la télémédecine concerne cinq actes spécifiques encadrés par la loi : la téléconsultation, la télésurveillance (l’interprétation des données à distance), la téléassistance (un médecin assiste un professionnel de santé dans la réalisation d’un soin), la régulation (la réponse médicale apportée par le Samu) et enfin la télé-expertise, soit l’échange de deux médecins sur un cas donné.

Répondre aux grands enjeux de santé publique

Pensée pour répondre aux grands défis de santé publique comme le vieillissement de la population, la désertification médicale ou encore les difficultés d’accès aux soins de certaines personnes (isolées, handicapées, détenues...), la télémédecine intervient d’abord en complément d’actes médicaux et non pour s’y substituer, garantit le ministère de la Santé. En utilisant les outils de communication modernes, la télémédecine entend surtout simplifier la prise en charge des patients.

Officiellement accessible aux Français depuis le 15 septembre 2018, la téléconsultation permet, par exemple, un échange à distance entre un patient et un médecin. Mais le dispositif reste strictement encadré(3) : la téléconsultation s’inscrit dans un parcours de soin structuré qui implique le médecin traitant. Le patient a ainsi la garantie que son dossier médical et ses antécédents sont parfaitement connus. La vidéo est en outre obligatoire et la connexion internet doit être sécurisée afin d’assurer la confidentialité des informations médicales.

Simplifier la prise en charge et faciliter l'accès aux soins

Les patients les plus concernés ? Tout d’abord, les 12 millions de Français qui souffrent d’une pathologie chronique nécessitant un suivi régulier. Pour ces personnes, la téléconsultation permet notamment de limiter les déplacements. Peu pratiquée à l’heure actuelle (seulement 2 % des Français), la télémédecine pourrait concerner concrètement plus d’un million de patients télésurveillés d’ici 2020 !(1)

« Certaines consultations ne nécessitent effectivement pas de voir le malade, lorsqu’il s’agit, par exemple, de présenter les résultats d’un examen ou d’effectuer un suivi simple. Bien sûr, ces téléconsultations doivent alterner avec des rendez-vous physiques pour réaliser les examens cliniques qui imposent de voir le patient, comme une palpation abdominale ou une auscultation cardio-pulmonaire. » explique le Docteur Guillot-Tantay, urologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière.

Autres avantages de la télémédecine : faciliter le maintien des patients dans leur lieu de vie, préserver leur autonomie ou encore permettre l’obtention d’un avis médical rapide. La télémédecine apparaît donc comme un moyen pertinent de donner accès à des soins de qualité au plus grand nombre et de mieux articuler les échanges entre professionnels.

« Attention, il ne faut pas sous-estimer l’importance du contact humain au moment d’annoncer certaines pathologies ou de mauvais résultats. Et il ne faut pas non plus oublier que pour les personnes très isolées, le médecin représente souvent le dernier lien social », met toutefois en garde le Docteur Guillot-Tantay.

Télémédecine et Sécurité sociale : quel cadre réglementaire ? 

Pour se démocratiser, la télémédecine doit pouvoir s’inscrire au sein du fonctionnement habituel de la Sécurité Sociale. Une phase d’évaluation a ainsi été conduite de 2014 à 2018 par la Haute Autorité de la Santé. La loi de financement de la Sécurité Sociale a ensuite intégré les actes de télémédecine au droit commun du remboursement par l’assurance maladie, dès février 2019.

Pour le moment restreinte aux patients atteints d’une affection de longue durée, de maladies rares ou résidant dans des cadres définis (déserts médicaux, Ehpad, structures médico-sociales et pénitentiaires), la télémédecine sera ouverte à tous à partir de 2020.

En clair, il est déjà possible pour certains de se servir de leur carte vitale pour des actes de téléconsultation. A voir dans la pratique comment les Français s’empareront de cette médecine nouvelle génération.

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Sources et notes
(1) « L’heure de la télémédecine a sonné en France », EDI – Hors-série n°17, mars 2019.
(2)
Code de santé publique, art. L.6316-1.
(3)
Décret du 19 octobre 2010.

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